Une affaire qui fait froid dans le dos. Au mois de septembre dernier, une femme de 33 ans a été condamnée par le tribunal de Béthune (Pas-de-Calais) pour avoir harcelé Marine Tondelier. Invitée sur le plateau de l’émission de Sam Zirah, diffusée sur YouTube, la secrétaire nationale des Écologistes est revenue sur cette histoire particulièrement angoissante.
"Elle me faisait peur"
"Ça a commencé par des appels, souvent entre 20 h et minuit (...) Des appels en numéro inconnu", a expliqué Marine Tondelier. La députée demande alors à cette femme, qui assurait se prénommer Bessie, de lui envoyer un mail, ce qu'elle fait. Dans ses messages, elle explique notamment être victime de lesbophobie ou encore de harcèlement. Marine Tondelier transmet alors ces mails à son équipe afin de prendre contact avec des associations qui puissent venir en aide à Bessie.
“Et donc, elle continue de m’appeler. Elle me faisait peur en fait”, se souvient Marine Tondelier, qui confie dormir seule au siège des Verts... De quoi l’inquiéter davantage. “Quand tu as 10 appels anonymes dans la soirée, c’est pesant”, explique-t-elle. Ainsi, elle demande à Bessie de ne plus l’appeler, auquel cas elle devrait contacter la police.
Mais Bessie ne s’arrêtera pas là. “Là, commencent les vidéos. Elle m’envoie des vidéos, sur WhatsApp, comme un peu un vlog (...) Toute sa vie ! Toutes les 10 minutes, j’avais des vidéos (...) Je ne réponds pas. Je finis, au bout de quelques semaines, par la bloquer et je sors le truc de ma tête”, poursuit la femme politique.
"Elle m'agrippe et elle se frotte contre ma cuisse"
Là encore, Bessie va plus loin. Elle finit par se rendre à Strasbourg, à l’occasion de la journée des écolos, qui réunit surtout des militants. Marine Tondelier, qui ne la reconnaît pas tout de suite, l’invite alors à prendre une photo à ses côtés... mais se rend rapidement compte que quelque chose ne va pas.
Elle me prend par la taille. Je sens directement qu’il y a un truc. Personne ne m'a jamais prise par la taille comme ça (…) Elle m'agrippe et elle se frotte contre ma cuisse. Je me retourne (…) et je la reconnais (…) Je lui crie dessus : "Qu'est-ce que tu fais ?" Je la pousse et elle part en courant se cacher derrière un sapin.
La députée se confie alors à Cécile Duflot, présente elle aussi à l'événement : "Cécile, je viens de me faire agresser par une femme". Ainsi, c'est sous protection policière que Marine Tondelier a dû se rendre à la Braderie de Lille, où était également présente cette femme. "Je ne la bloquais pas, parce que comme elle m'envoyait son positionnement, je me disais qu’au moins je savais dans quelle ville elle était", poursuit la députée.
"Elle était dans un délire érotomane. On a pris conscience qu'elle s'était inscrite à mon nom aux universités d'été. Elle s'appelait Bessie Tondelier (…) Elle me disait : "Je t'ai vu applaudir. Je m'imaginais que tu faisais ça sur mes fesses". C'était des trucs comme ça tout le temps. Quoi que je fasse ou que je dise, elle y voyait une provocation érotique de ma part”, se souvient la femme politique.
Bessie a finalement été arrêtée et jugée... Un mauvais souvenir pour Marine Tondelier, qui a vécu plusieurs mois particulièrement angoissants.
