Originaire de Nîmes, Yannick Agnel a été double médaillé d’or des Jeux olympiques de Londres de 2012, sur le 200 mètres nage libre et le relais 4x100 mètres nage libre. L’année suivante, il a été sacré double champion du monde sur les mêmes distances lors des championnats du monde de natation, qui se sont déroulés à Barcelone.
Surnommé "le squale", il est longtemps resté le seul nageur français de l’histoire à avoir remporté deux médailles d’or durant la compétition internationale, avant d’être détrôné par Louis Marchand en 2024. Un parcours brillant, malheureusement entaché par une sombre affaire de mœurs, qui vient de refaire surface.
Un champion rattrapé par son passé
En effet, en mars dernier, le parquet de Mulhouse a requis le renvoi devant la cour criminelle de Yannick Agnel, accusé de viol et d’agression sexuelle. Selon les propos de la procureure de la République rapportés pas Le Figaro, "les faits sont constitutifs de viols et d'agressions sexuelles en raison de la différence d'âge, car la justice considère qu'il y a une véritable contrainte morale", a fait savoir Edwige Roux-Morizot.

L’affaire en question remonte à 2016, alors que le sportif avait 24 ans. À l’époque, il s'entraînait au Mulhouse Olympic Natation et était hébergé chez son ex-entraîneur, Lionel Horter. Il aurait alors abusé de la fille de ce dernier, qui était âgée de 13 ans et a déposé plainte contre lui des années plus tard. Si Yannick Agnel a toujours clamé que cette "relation" était "consentie et amoureuse", la différence d’âge la rend néanmoins illégale et pourrait bien lui coûter quelques mois à l'ombre.
En 2021, alors qu'il s'était retiré des bassins, le champion olympique a été interpellé à son domicile parisien sur commission rogatoire. L'enquête a donné lieu à sa mise en examen pour viol et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.
Face aux enquêteurs, Yannick Agnel n’a pas complètement nié ce qu’on lui reproche mais a toutefois vivement réfuté toute notion d'emprise, malgré son statut de célébrité et ses 11 années de plus de la plaignante. Placé sous contrôle judiciaire, il avait ensuite accepté une confrontation avec son accusatrice en juillet 2024, ce qui n’a visiblement pas joué en sa faveur.
Une femme traumatisée
Lors de son audition, la victime présumée a confié que sa santé mentale se serait soudainement dégradée et qu’elle avait très mal vécu l’exposition médiatique de son supposé agresseur, alors commentateur pour la télévision lors des championnats de France de natation.
Thomas Wetterer, l’un de ses avocats, s’est d’ailleurs souvenu des mots marquants de la jeune fille, désormais majeure. "À cette époque-là, j'avais 13 ans, je ne connaissais rien du sexe et je ne connaissais rien de l'amour. Donc, quand Yannick Agnel me prend la main et me dit qu'il va me faire découvrir tout ça, c'est la plongée dans l'inconnu", avait déclaré celle qui aurait mis le cap à l'étranger pour poursuivre ses études.
Présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire, Yannick Agnel risque jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle s'il est reconnu coupable.